Etude d’évaluation des obstacles socioéconomiques et géographiques des ménages vulnérables à l’accès aux services de santé et aux écoles primaires et secondaires de la commune rurale de Niena, cercle de Sikasso, région de Sikasso

La mission d’évaluation des obstacles à l’accès des ménages vulnerables à l’éducation et à la santé dans la commune rurale de Nièna a réalisé des recherches destinées à fournir des données pour résoudre les besoins de reprogrammations des actions en cours, de conception de nouveaux projets et de la réalisation des activités de plaidoyer pour influencer les décideurs en vue de changements importants sur la situation des enfants principalement dans les domaines de la santé et de l’éducation. Dans cette optique, l’étude visait à procurer trois avantages majeurs à savoir : comprendre les obstacles financiers principalement et les obstacles non financiers à l’accès des enfants des ménages pauvres aux écoles primaires et secondaires et aux services de santé afin d’introduire des solutions innovantes. Il s’agit d’avoir des preuves de ce qui fonctionne bien, de faire la promotion de leur réplication et disposer des données issues de la recherche pour mener des campagnes de plaidoyer afin d’influencer les gouvernements et les autres parties prenantes. L’étude a été réalisée dans 6 villages de la commune rurale de Nièna à savoir Nièna, Dougoukolobougou, Karangasso, Banzana, Sirakoroba et Ouékorobougou. Elle a ciblé les ménages pauvres et très pauvres sur la base l’approche HEA (analyse économique des ménages) qui a permis de catégoriser sur la base des revenus les ménages pauvres et les ménages très pauvres. La mission a permis d’écouter les élèves filles et garçons des écoles primaires (1er cycle ,2ème cycle), du secondaire et les enfants no scolarisés à travers des focus groups .Les services techniques ,les collectivités ,les autorités de l’éducation et de la santé ont donné leur avis sur les obstacles financiers et non financiers .Ces écoutes et l’analyse des informations collectées ont facilité d’identifier les caractéristiques des obstacles financiers et non financiers dans les domaines de santé et d’éducation. L’étude a révélé que les ménages pauvres et très pauvres sont dans des situations précaires qui les empêchent d’utiliser les services de santé et d’éducation selon leur convenance. En matière d’éducation, les obstacles non financiers sont nombreux, il s’agit de absence d’infrastructure scolaire dans plusieurs villages (école primaire , secondaire), le mariage des filles ,l’exode rural. Les obstacles financiers sont aussi réels, il s’agit des coûts exorbitants des frais de nourriture, de fournitures, de transport et de tenue scolaires. Les indicateurs de l’éducation sont alarmants, il s’agit du taux d’exclusion très élevé, du nombre de grossesses en constante augmentation, des abandons et exclusion scolaires en hausse et la baisse du rendement scolaire. A côte de ces insuffisances, il y a des acquis, le taux de réussite au BAC en 2022, est de plus de 50% et dépasse la moyenne nationale ; l’effectif des élèves (fille et garçon) augmente d’année en année. Dans le domaine de la santé, les structures de santé sont nombreuses et géographiquement accessibles, la préférence des communautés pour les services des centres de santé est perceptible malgré qu’il existe des taux de morbidité important notamment concernant le paludisme qui constitue un véritable fléau, les écoles sont infestées de moustiques. Les programmes de santé qui facilitent l’accès des ménages vulnérables à la santé travers la gratuité des soins ne sont pas opérationnels notamment le système de RAMED (Régime d’assistance médicale) qui vise les indigents.
L’accès des ménages vulnérables aux services de santé et à l’éducation passe nécessairement par le mécanisme de gratuité et de subvention des prestations, car les ménages vulnérables n’ont pas les moyens financiers de se payer ces services. La création des mutuelles de santé et la construction des infrastructures scolaires dans les écoles primaires du 2ème cycle et du secondaire doivent être une priorité pour faciliter l’accès de proximité aux services de santé et d’éducation.