Il y a maintenant dix ans, les gouvernements et les personnes qui luttaient pour l’égalité des genres et pour les droits des filles dans le monde ont décidé de dédier un jour par an à la célébration des accomplissements des filles ainsi qu’à la sensibilisation aux défis qu’elles rencontrent. Ceci a entraîné la création de la Journée internationale de la fille, instaurée dans le monde entier le 11 octobre 2012 et qui célébrera donc en 2022 son 10e anniversaire.

Le thème de la première Journée internationale de la fille était les mariages d’enfants, un problème touchant particulièrement les filles et qui ne peut être évité que pendant l’enfance.

Malgré les promesses des dirigeants du monde entier, les filles sont en première ligne face aux problèmes les plus préoccupants et des mariages d’enfants continuent de se produire partout dans le monde. Avant la COVID-19, les estimations mondiales du taux de mariages d’enfants étaient en baisse, même si l’on était encore loin de pouvoir respecter l’échéance fixée par l’objectif de développement durable de mettre fin aux mariages d’enfants d’ici 2030. En 2021, l’UNICEF a estimé que, faute d’une prise de mesures urgentes, la crise de la COVID-19 entraînerait 10 millions de mariages d’enfants supplémentaires d’ici 2030, soit la première augmentation du nombre de mariages d’enfants depuis 20 ans. Ce nombre pourrait s’avérer être encore plus élevé étant donné que l’urgence climatique, la multiplication des conflits et la hausse du coût de la vie s’additionnent aux conséquences de la COVID-19. Ces « quatre C » ont déjà provoqué la plus grande crise de la faim dans le monde depuis plus de dix ans et les enfants signalent que les mariages d’enfants se multiplient déjà alors que les familles peinent à se procurer de quoi manger.

Ce 10e anniversaire constitue un signal d’alarme à l’attention des gouvernements, des communautés, de l’Organisation des Nations unies, des entreprises et des organisations de la société civile (OSC).

Le rapport adapté aux adolescents de cette année fournit une nouvelle ressource aux défenseurs des droits des filles. Il présente une analyse de données inédite à propos de l’effet quantitatif des conflits sur les mariages d’enfants, ainsi qu’une étude longitudinale fondée sur 600 entretiens avec de jeunes femmes et des filles mariées dès leur enfance.