Publication year:
2023
Anglais
Format:
PDF (2.0 MiB)
Publisher:
Save the Children Burkina Faso
Le projet “Mon corps. Ma décision. Mes droits : Réduire les mariages d’enfants, précoces et forcés (MEPF)”
de Save the Children est mis en oeuvre de 2020 à 2023 dans les régions des Hauts-Bassins et des
Cascades au Burkina Faso. Son objectif est de réduire les MEPF, d’autonomiser les filles dans la prise de
décisions concernant leur avenir, de promouvoir l’égalité des droits et de garantir l’exercice de leurs droits
fondamentaux. Le projet ciblait trois composantes : les individus (particulièrement les adolescentes.
mariées ou non mariées), l’environnement social et l’environnement institutionnel. Le personnel du projet
a identifié quatre approches transformatrices à analyser davantage : les espaces sûrs, les groupements de
femmes et de filles, les championnes d’égalité de genre (EG) et les associations villageoises d’épargne
et de crédit (AVEC).
Une recherche opérationnelle a été réalisée pour évaluer les approches transformatrices du projet, en
utilisant des entretiens individuels, des groupes de discussion et des entretiens avec des informateurtrices
clés (EIC). Au total, 457 entretiens individuels ont été réalisés, ainsi que 39 groupes de discussion et
19 EIC. Les données quantitatives présentées dans ce rapport sont issues des entretiens individuels
réalisés. Sauf indication contraire, ces données ne sont pas spécifiques à une catégorie de répondantes,
mais représentent les données globales de l’ensemble des différentes catégories de répondantes (par
exemple, les adolescentes non mariées, les adolescentes mariées, les parents/tuteurtrices, etc.).
Cependant, lorsque des divergences d’opinion ont été observées en fonction des catégories de
répondantes, du sexe, de la région ou de l’âge, ces différences sont explicitement mentionnées.
Dans l’ensemble, les résultats de la recherche démontrent que les espaces sûrs ont entraîné de nombreux
changements positifs en faveur de l’égalité de genre et de la réduction du MEPF. Les adolescentes ont
une perception négative des MEPF et croient en la capacité des filles et des garçons à accomplir les mêmes
tâches et à poursuivre les mêmes types d’emplois. Les sessions ont tenu compte des besoins et des
intérêts de tous les groupes, sans distinction. Les stratégies les plus efficaces des groupes de filles et de
femmes étaient les rencontres de sensibilisation, les interventions directes dans les communautés, les
cotisations à de l’épargne collective (distinctes des AVEC) et la représentation des besoins des femmes et
des filles auprès des autorités. Cependant, les groupes ont dû surmonter divers obstacles, notamment la
résistance des hommes, les problèmes d’organisation, les contraintes financières et le manque de matériel
pour leurs activités de sensibilisation. Les championnes d’égalité de genre sont perçues de manière très
positive par les membres des communautés, et ils/elles ont grandement contribué à faciliter l’accès des
adolescentes aux services de santé sexuelle et reproductive (SSR). Les AVEC ont favorisé
l’autonomisation des filles et des femmes en renforçant leurs compétences en gestion financière et en les
soutenant dans leurs activités génératrices de revenus (AGR), ce qui a amélioré leur confiance en elles.
La majorité d’entre elles ont réussi à épargner et/ou à augmenter leurs revenus. Les résultats des AVEC
ont été similaires pour l’ensemble des participantes, indépendamment de leur sexe ou de leur statut
matrimonial. De plus, certaines filles participantes des AVEC ont constaté une diminution de la violence au
sein de leur foyer ou de leur communauté, contribuant ainsi à la réduction de la violence basée sur le genre
(VBG).
Les résultats démontrent que chaque approche du projet a contribué à promouvoir l’égalité des genres et
à réduire les MEPF et l’addition de chaque approche a su avoir un impact plus systémique. Grâce à
l’éducation, la formation et la sensibilisation, les acteurtrices impliquées ont observé plusieurs
changements concrets. Les filles adolescentes et les filles mariées ont développé une plus grande
confiance en elles-mêmes et sont mieux en mesure d’exprimer leurs opinions. Les filles et les femmes ont
observé une diminution de la violence dans leurs communautés, et les individus sont plus capables de prendre des décisions concernant le mariage et la planification familiale. Les résultats incluent également
une amélioration des performances scolaires des adolescentes, une meilleure répartition des tâches
ménagères entre les sexes, une participation accrue des filles et des femmes ayant participé aux AVEC à
la gestion financière des ménages, ainsi qu’une meilleure connaissance des services de santé sexuelle et
reproductive et un meilleur accès à ces services.
Les représentantes gouvernementaux ont noté une meilleure application des lois sur le MEPF, une
diminution des grossesses précoces et une meilleure compréhension des besoins des filles et des garçons
de la part des chefs et leaders communautaires. Les acteurtrices impliquées dans le projet se sentent
mieux préparées à réagir et à prendre des mesures en cas de MEPF. Certaines ont même rapporté
avoir pris des actions concrètes pour empêcher des MEPF au cours de la dernière année. En général, les
répondantes disent que leurs actions ont servi à ce que les MEPF n’aient pas lieu. Cependant, il est
important de souligner qu’elles se posent parfois des questions quant à la possibilité que les mariages
soient simplement organisés de manière secrète ou reportés afin de se dérouler dès que la jeune fille atteint
l’âge légal.
Malgré les changements globalement positifs, certaines normes et attitudes néfastes liées aux MEPF et à
l’égalité des genres persistent, en particulier dans la région des Cascades. Par exemple, certaines
adolescentes croient toujours en l’obligation d’obéir à leurs parents ou tuteurtrices en matière de mariage
avant l’âge de 18 ans. De plus, une partie de la population interrogée considère encore inacceptable que
les adolescentes non mariées utilisent la contraception, particulièrement pour les filles (23%), mais aussi
pour les garçons (19%).
Certaines normes et attitudes néfastes liées plus spécifiquement à la VBG persistent dans les deux régions,
avec une légère prédominance dans les Hauts-Bassins. Une proportion importante parmi toutes les
personnes interrogées estime qu’il est parfois acceptable pour un mari de battre sa femme (66%) et qu’une
fille porte une responsabilité dans les cas de viol en fonction de sa tenue vestimentaire (72%).
Bien que des progrès aient été réalisés, il reste donc encore des défis à relever pour atteindre pleinement
l’égalité des genres et mettre fin aux MEPF. La recherche a permis d’identifier différents défis, certains
résultats inattendus, les leçons apprises et les meilleures pratiques du projet MEPF. Les recommandations
ci-dessous peuvent aider à maximiser l’impact positif pour les futurs projets et initiatives liés au MEPF et à
l’égalité de genre. Pour obtenir des informations plus détaillées sur chaque recommandation, veuillez vous
référer à la “Section H – Recommandations” de ce rapport, où vous trouverez des analyses approfondies
ainsi que des détails supplémentaires de soutien.
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